Marseille l’hebdo 05/10/2010

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By admin on 28 mars 2011 in Presse/web France

02/12/2010 Marseille l’Hebdo publie un article sur la technologie Wysips.
Thibaud Teillard

Sunpartner met du soleil dans nos portables Une start-up aixoise, Sunpartner, innove dans le solaire. Et avec ses téléphones qui produisent de l’énergie, elle pourrait bien devenir une « success story » planétaire.
Et si votre téléphone portable produisait lui-même de l’énergie ? Un rêve ? Plutôt une réalité au nom de Wysips, les initiales de « What you see is photovoltaïc surface » (ce que vous voyez est une surface photovoltaïque).

Derrière ce vocable un rien techno: une trouvaille de Joël Gilbert, un astrophysicien. « Cest d’abord un inventeur, explique Ludovic Deblois, son associé qui l’a rencontré autour de projets en Afrique. Il a reçu un jour un livre avec un hologramme et s’est dit qu’on pouvait remplacer la deuxième image par une zone de transparence pour permettre ainsi à la lumière de passer. Deuxième idée : coller une bande de silicium grâce à un film photovoltaïque transparent. »

Résultat : un brevet déposé en 2006. La technologie est au point et elle permet à un écran d’Iphone placé en plein soleil de produire 30 minutes d’énergie pour une heure d’ensoleillement. C’est autant d’économie de batterie, avec de quoi séduire fabricants et opérateurs téléphoniques. Les premiers pour le côté design qui supprime l’inélégant panneau photovoltaïque qui équipe déjà le dos de certains portables écolos. Les seconds parce qu’il offre un surcroît d’autonomie au téléphone. « Et plus vous avez d’autonomie, plus vous téléphonez?, s’amuse Ludovic Deblois. Wysips a un potentiel immense, dans la mesure où il y a un milliard de télé- phones en service dans le monde.

Sunpartner, la société de Ludovic Deblois et Joël Gilbert qui porte ce brevet mondial et entend en vendre la licence, est donc peut-être en passe de devenir une « success story » planétaire. « C’est une société fantastique, s’enthousiasme Olivier Thomas, directeur du CEEI de l’Arbois. Elle montre qu’à Marseille et à AÏK, on sait construire des start-ups qui réussissent. »

Sunpartner est née dans les petits bureaux de ce centre spécialisé dans l’accompagnement des entreprises innovantes. En 2008, elle s’est implantée à Saint-Cannat, puis aujourd’hui à Lambesc en développant Wysips et une autre technologie, elle aussi très prometteuse, Axiosun. Toujours dans le solaire, il s’agit cette fois de réaliser des centrales solaires dites à concentration.

« C’est-à-dire qu’elles évitent la grande déperdition d’énergie des centrales classiques en focalisant l’ensoleillement sur fes, cellules, afin de diminuer leur taille et utiliser moins de silicium », décrypte Ludovic Deblois. Ce système, reconnaît-il, ne fonctionne pas très bien à Lille, mieux dans notre région, mais encore bien mieux au Maghreb ou en Afrique où il y a deux fois plus de rayonnement direct qu’à Marseille. De l’autre côté de la Méditerranée, Sunpartner veut vendre ses centrales clés en mains à des bailleurs publics (type Sunpartner en chiffres Sunpartner vient de lever 1,8 million d’euros auprès de divers partenaires privés (Davaniere Capital, un groupe présent dans l’éolien et le solaire basé à Puyricard, ou encore le fonds éthique parisien Little Green Capital) et publics (Ademe, Oseo, Conseil général, Conseil régional).

H compte vendre, avec Axiosun, une vingtaine de mégawatts de centrales solaires par an pour des projets unitaires de 10/20 kWà 2, voire bientôt 5 mégawatts. Un prototype de démonstration est en cours de finalisation à Saint-Cannat et l’industrialisation de la fabrication doit être lancée l’an prochain. Ses deux projets africains en cours (en Casamance, au Sénégal, et en Mauritanie) représentent des investissements de 250 000 à 300 000 euros chacun.

La technologie est au point et permet à un écran d’Iphone placé en plein soleil de produire 30 mn d’énergie pour I h d’ensoleillement. C’est autant d’économie de batterie, avec de quoi séduire fabricants et opérateurs téléphoniques.

Banque Mondiale, Programme des Nations unies pour le développement) ou à des privés (comme les opérateurs de téléphonie qui ont besoin d’énergie pour leurs antennes, ou des plantations). Et les conçoit comme des « stations services du solaire » auxquelles les villageois viendraient recharger leur téléphone ou brancher leur fer à souder. « Les Chinois vont en Afrique pour vendre des panneaux solaires en série mais nous, nous voulons accompagner tes pays du Sud en réalisant des transferts de technologie », affirme Ludovic Deblois. Son concept, accompagné par l’Ademe (l’Agence de la maîtrise de l’énergie), a déjà deux projets en cours de montage en Casamance et en Mauritanie Objectif: un démarrage de ces centrales en 2011. Axiosun se veut particulièrement adaptée à l’Afrique, car –sa centrale fonctionne selon une technologie à bas coûts. Elle n’a pas besoin de moteur pour que les panneaux suivent le soleil, contrairement aux systèmes en place (dits de tracking), par exemple en Australie. « Notre système qui fixe le rayonnement est unique au monde. Il n’y a qu’à déplacer les miroirs quelques fois dans l’année de manière manuelle. »

Ces deux projets donnent des ailes à Sunpartner qui, après avoir déjà investi un million d’euros en recherche et développement, vient de lever 1,8 million d’euros supplémentaire et prépare déjà une nouvelle augmentation de fonds propres. La jeune start-up compte 15 salariés et prévoit d’en embaucher 20 de plus rien qu’en Recherche & Développement, l’an prochain, pour arriver à une cinquantaine de salariés au premier semestre 2012. « Le solaire est une énergie inépuisable, mais il y a un grand besoin d’innovation », tonne Ludovic Deblois qui voit déjà, grâce à Wysips, des tuiles, des stores, des publicités, des panneaux d’autoroute, du mobilier urbain ou des voiles et coques de bateaux, produire de l’énergie. Son ambition ? « On aimerait être un Google du solaire / » •

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